Zemmour : retour sur un an de polémiques et de tournée pour son nouveau livre
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Et dire qu’en mars 2022, Éric Zemmour haranguait une foule de 100 000 personnes au Trocadéro. Un peu plus d’un an plus tard, après une raclée prise à la présidentielle puis aux législatives, le (toujours) meilleur invité de CNews fait le tour de France des librairies, des restaus et des bistrots pour dédicacer son (nouveau) livre. Et malgré ses revers électoraux, ses pouvoirs d’attraction et de détestation restent intacts. La preuve à Sandillon, le 20 avril dernier, où Zemmour est venu rencontrer ses fans et leur vendre quelques bouquins dans la seule brasserie honorable du village. Pourquoi ici ? « Pourquoi pas ? » répond le staff de l’ancien candidat à la présidentielle dans un clin d’œil appuyé au nom du bistrot qui l’accueille ce jour-là. À la tête de l’antenne départementale de Reconquête, Isabelle Lamarque affirme qu’elle a contacté toutes les librairies du coin pour organiser la venue de la vedette, mais qu’elle s’est fait à chaque fois envoyer sur les roses, au motif que, « pour ces gens, Éric Zemmour ne serait pas respectable ». Alors va pour une gargote en territoire semi-rural, au contact des vrais gens. Et comme depuis un an, la même prudence de Sioux pour ne pas annoncer trop tôt la venue du prédicateur, mais forcément les mêmes fuites à la veille du déplacement, puis les réseaux antifas qui s’agitent et, inexorablement, le quadrillage du terrain par une kyrielle de forces de l’ordre. Certains commerçants, pas habitués à voir autant de bleu au mètre carré, baissent légèrement leur rideau, on ne sait jamais. À 17h, tout le décorum est en place : une cinquantaine de militants antifascistes se positionnent en face de l’estaminet où Zemmour est attendu. Drapeaux à la main, promettant qu’ils seront toujours là où les « fascistes seront », ils s’inquiétant aussi qu’à Orléans, l’Action Française et la Cocarde mènent, selon leurs informations, une intense campagne de recrutement.
Toujours 700 adhérents loirétains
À l’intérieur du bistrot où le grand sachem commence à dédicacer son nouveau pamphlet, une effervescence tranquille règne. Rameutés par l’antenne loirétaine de Reconquête, ils sont probablement deux à trois centaines à attendre sagement de pouvoir rencontrer leur idole. Pas mal de têtes blanches : l’heure du rendez-vous (17h) y fait sans doute beaucoup. « C’est une bonne chambrée aujourd’hui », commente le staff d’Éric Zemmour, désormais habitué à ce type d’exercice. Quelques jours plus tôt, le boss était à Montlouis-sur-Loire pour une autre séance de dédicaces. À Sandillon, avant de jouer de la signature et du sourire complice, il a rencontré un producteur d’asperges. Servies avec sauce blanche ? À quelques mètres de là, Isabelle Lamarque converse avec quelques convaincus. Elle a repris le flambeau de Reconquête Loiret au début du mois de février, après une période de latence, voire d’errance, au niveau de l’encadrement local post-élections législatives. Elle-même candidate sur la 3e circonscription, elle cherche à impulser un nouveau souffle au parti dans le département. Pas facile dans une année sans élection, mais elle assure que Reconquête compte toujours un peu plus de 700 adhérents à jour de cotisation, soit plus que le Rassemblement national. Pour mobiliser les foules, Isabelle Lamarque s’inscrit au plus près de la rhétorique zemmourienne la plus raide : elle indique ainsi qu’il y a quelques jours, ses troupes « ont fait retirer en toute discrétion, auprès du rectorat, des affiches de femmes voilées au collège de Saint-Denis-en-Val ». Elle dénonce aussi déjà « l’offensive islamiste dans l’école privée catholique ». Traduction : d’après elle, de plus en plus de familles musulmanes inscriraient leurs enfants dans ces écoles aux dépens des élèves catholiques, « qui passent en second ». En arrière-pensée : le « grand remplacement », évidemment. La fin de cet après-midi qui a (un peu) troublé la quiétude sandillonnaise se termine dans le calme. « Pas de fachos dans nos quartiers ! » continuent quand même de clamer les militants antifas.